Ce test associe le test au Mannitol [Piquet JJ., Vaneecloo FM. (39)] à l’EcoG juxta-tympanique. Il est réalisé lors d’une courte hospitalisation d’une ou de deux journées.
Protocole :
Patient admis en hospitalisation, bénéficie dans un premier temps d’un complément de bilan biologique, qui comprend :
- Bilan sanguin standard, rénal, inflammatoire, lipidique, hépatique et thyroïdien.
- Sérologie de syphilis et d’HIV.
- ECG.
Ce bilan peut être complété en fonction de l’orientation clinique.
Ensuite, un bilan audiométrique (tonal et vocal) et une EcoG juxta-tympanique sont réalisés avant les perfusions du Mannitol. Le Mannitol à 10% (500 cc) est administré par voie intraveineuse en 4 heures. En fonction de l’indication retenue, le patient bénéficie d’une ou de deux perfusions supplémentaires (une perfusion par jour), voire plus en cas de constatation d’une amélioration audiométrique lors des contrôles intermédiaires.
Après la dernière perfusion de Mannitol, un bilan audiométrique tonal et vocal, ainsi qu’une deuxième EcoG juxta-tympanique clôturent le test.
EcoG juxta-tympanique : (EcoG JT)
L’EcoG juxta-tympanique est de réalisation simple ; elle est réalisable même en ambulatoire. L’emplacement de l’électrode sur la partie inférieure du tympan est bien toléré et il n’y a pas lieu de pratiquer une anesthésie générale.
Notre appareil de recueil est de type Centor (Racia), le même que pour la réalisation des PEA. Les électrodes se placent de la manière suivante :
- Electrode négative : sur le tympan.
- Electrode positive (cutanée) : sur la mastoïde homolatérale.
- Electrode neutre (cutanée) : sur le front.
Impédance de chaque électrode doit être entre 0 et 10 KOhm.
Electrode négative :
Elle est confectionnée par nos soins dans le service : en fil de platine de 125µ, isolée par un téflon et renforcée par un tube en silastic. Son élément actif de 2 mm (partie non isolée) est placé sur la partie inférieure du tympan sous contrôle microscopique.
Le tympan est préalablement anesthésié par un petit fragment de Spongel de 2 à 3 mm2 imbibé du Xylocaïne® ou de sérum physiologique. L’électrode une fois en place, on peut ajouter un ou plusieurs fragments de Spongel imbibés du sérum physiologique ou du Xylocaïne® afin d’empêcher tout déplacement (fig. 4).
Stimulations :
Il s’agit de clics alternés et non filtrés de 100 µs à 11 clics/seconde. L’intensité de la stimulation dépend du seuil auditif du patient. Dans tous les cas, pour des raisons déjà évoquées, nous n’avons interprété que des courbes dont l’intensité de stimulation était supérieure à 80 dB.
Amplification et acquisition :
La sensibilité est de 100 µV ; passe-haut à 60 Hz et passe-bas à 2500 Hz. La durée d’acquisition est de 10 ms. Le nombre d’acquisition est de 700.
Pour une intensité donnée, on réalise, en général, trois courbes afin de vérifier la reproductibilité des réponses.
Interprétation du test :
La première EcoG recherche les critères diagnostiques de l’hydrops (augmentation du rapport d’amplitude du SP/AP ; aspect élargi du complexe I).
Ensuite, l’influence du produit osmotique est évaluée sur les audiogrammes et l’EcoG réalisés après la ou les perfusions du Mannitol. La valeur retenue comme normale pour le rapport SP/AP est de 0,35.
Population étudiée :
Il s’agit des patients présentant une maladie de Ménière ou suspect de ce diagnostic . La classification de la population, inspirée de la classification proposée par AAO – HNS [Committee on hearing and equilibrium, Monsell coll. (12, 33)], se fait de la manière suivante (cf 2e chapitre) :
1. Patients présentant une maladie de Ménière typique : correspondant au 2e groupe « la maladie de ménière certaine » avec corrélation temporelle entre les symptômes cochléaires et vestibulaires.
2. Patients présentant une maladie de Ménière atypique : correspondant au 3e groupe « la maladie de Ménière probable » sans corrélation temporelle entre les symptômes cochléaires et vestibulaires.
3. Patients présentant une maladie de Ménière suspectée : correspondant au 4e groupe « la maladie de Ménière possible » où il manque un ou deux symptômes par rapport au tableau typique.
Tous les patients avaient, au préalable, subi un bilan paraclinique complet, avec en particulier : PEA, VNG et IRM des rochers. Les patients dont le bilan paraclinique avait mis en évidence une étiologie, ont été exclu de l’étude.