Thème : le silence

 

Auteur : marie (195.93.73.xxx)
Sujet : c'est ça
Date : 26/01/2003 21:14:27
Avant tout commencement était le silence... Et puis ce fut l'éveil à la vie, ce fut l'éveil aux sens, prodigieuse adaptation de l'homme à la création : éveil aux couleurs, aux formes, à la lumière, éveil aux bruits, à la parole, éveil aux odeurs, au goût, au toucher. Mise en oeuvre des cinq sens, portes ouvertes sur " l'au-dehors ", sur l'autre, sur le monde... Sens précieux sans lesquels nous manquerait toute possibilité d'être et de devenir.

Pour goûter l'univers des sons, de la parole, de la musique, il faut des " sas " de silence, des pauses où l'esprit se " re-cueille ", se " re-pose ", pour que le non-dit se dise, dans ce silence qui ouvre un nouvel espace à la parole, à la musique. Mais - ô souffrance ! – le silence continu, perpétuel, est synonyme de mort, de " non-être " de néant, de retour à " l'avant tout commencement ".

Quand on perd l'audition – brutalement ou progressivement – on vit une sorte de mort : ne plus entendre sa voix ! ne plus entendre la voix des siens ! ne plus entendre ses pas, le froissement de ses pas dans les feuilles sèches de l'automne finissant... Entrée dans un long hiver sans fin... sentiment de mort, de gâchis, d'échec : silence oppressant d'une mort avancée... Perte d'un sens irremplaçable, vital... Silence du sourd coupé du monde, isolé, amputé... Silence : je n'entends plus et je ne parle plus (ou si peu... quand m'est donnée quelque chance de m'exprimer). Silence subi douloureusement, amèrement, avec un sentiment assez vague de culpabilité... inavouée...

marie

Auteur : marie (195.93.73.xxx)
Sujet : et ça aussi, mais personne ne peut le comprendre!!
Date : 26/01/2003 21:19:34
Difficile d’échapper à son cinéma intérieur - comme tout un chacun sans doute… mais en plus, quand on n’entend plus, tout son " bavardage personnel " a moins d’occasions de s’épancher… on reçoit moins aussi la parole des autres… et l’esprit déjà fatigué par les tensions du jour, on en vient vite à ressasser, voire à radoter !

" Le silence subi est déprimant si on ne cherche pas à l’habiter, les pensées négatives hurlent et stressent " on se fait du cinéma " on amplifie…

" Dans le complet silence, si on ne veille pas, on peut si facilement se laisser entraîner au cinéma intérieur : revue de nos déceptions, de nos désillusions, de nos rancœurs… "

" Souvent aussi hélas, un même air tourne dans ma tête comme un disque rayé ".

c'est beau et vrai, transposable pour moi!
marie

 

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